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Patronyme de la mère, du père ?


rdalln
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Bonjour,
Je suis confronté, avec des actes de la fin du XVIIIe siècle, notamment de Thommen (Liège, Belgique), à des particularités qui m'interpellent. Voici la transcription (avec sans doute quelques erreurs mineures) d'un de ces actes, à titre illustratif de la particularité; il s'agit d'un acte de mariage du 5 juillet 1789 à Thommen, vue 56/352 du registre contenant notamment les M(1743-1794).
""Anno Domini [1789] die [5] julii (...) in Ecclesia parochiali de Thommen clara luce in domino conjuncti ac copulati sont honestus Theodorus GREVEN viduus ex Espeler, et honesta Gertrudis JACOBS filia legitima et majorennis Joannis Petri JOUSTEN et Suzannae Mariae JACOBS p.m. conjugum ex Auwel natione ancillabus parochiana de Bleÿalf de consensu pussum interest et coram testibus ad hunc actum specialiter requestis Nicolao GREVEN, ...?... ex Stockem, et Maria JACOBS ex Auwel, in quorum fidem S.N. ut interrogati declarerunt, subsignaverunt {ss} sig+num Theodoris GREVEN spousi n.s., sig+num Gertrudis JACOBS spousae n.s., sig+num Petri JOUSTEN patris spousi n.s., sig+num Nicolai GREVEN, testis n.s., sig+num ...?... JACOBS testis n.s. (...)", FS, RP Thommen, MS(1743-1794), /352, v 56
Le marié est Théodore GREVEN, la mariée est Gertrude JACOBS, fille légitime de Jean Pierre JOUSTEN et de Suzanne Marie JACOBS. Ainsi donc le patronyme mentionné de la mariée est celui de sa mère !...
Cette façon de procéder se rencontre de nombreuses fois à Thommen. Par exemple, ce Théodore GREVEN, veuf, s'est marié, la première fois le 30 avril 1787 (vue 48 du registre susdit).
"Anno Domini 1787 die 30ma aprilis promissis ex (...) parochiali de Thommen (...) in domino conjuncti et copulati sunt honestus Theodorus BREITGES filius legitimus Philippi GREVEN p.m. et Susannae BREITGES conjuguntes ex Stokem? et virtuosa Maria Catharina JOUSTEN vidua Nicolai FAINES ex Espeler praesentibus (...)".
Et ici c'est la marié, Théodore BREITGES qui reçoit le patronyme de sa mère !...
Cette façon de faire est-elle habituelle à cette époque, dans ces régions alors d'expression allemande ? Avez-vous été confronté à de telles situations ?
Une petite question annexe, qui a peut-être un lien avec cette singularité : c'est quoi ce "p.m." qui suit "JACOBS" et qui suit "GREVEN" ?
Je vous remercie de m'avoir lu jusqu'au bout.
Bien cordialement;
Richard D., Hamme-Mille, Belgique
clio7000
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Une hypothèse: Gertrude Jacobs est la fille "naturelle" de Suzanne qui s'est mariée plus tard. Avez-vous l'acte de baptême de Gertrude ?
rdalln
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clio7000 schreef: 13 januari 2021, 11:35 Une hypothèse: Gertrude Jacobs est la fille "naturelle" de Suzanne qui s'est mariée plus tard. Avez-vous l'acte de baptême de Gertrude ?
Bonjour,
J'ai pensé cela un instant... Mais il est bien indiqué, dans les deux cas, qu'il s'agit d'un enfant légitime...
Je pense plutôt, mais je n'en ai pas la preuve, que c'était une "coutume" de la région, à cette époque, de procéder ainsi.
Au XXIe siècle, cela devient possible dans plusieurs pays... Un enfant peut y recevoir comme patronyme celui de sa mère...
Je souhaite d'ailleurs beaucoup de "plaisir" aux généalogistes du siècle prochain...
Bien à vous,
Richard D., Hamme-Mille, Belgique
waxonrut
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Bonjour !

Dans le quartier allemand du duché de Luxembourg (dont faisait partie à l’époque la paroisse de Thommen), ainsi que dans les régions voisines de l’Eiffel, les gens étaient dénommés principalement du nom de leur maison (cela a continué en fait officieusement jusque récemment). Le nom de maison, comme son nom l’indique, suit l’héritage de la maison et des biens immeubles qui s’y rattachent. Dans les familles de laboureurs de l’époque, la tradition était de prendre un des enfants (le plus souvent l’aîné, garçon ou fille) comme héritier unique de l’exploitation agricole familiale (pour ne pas diviser l’héritage), et de doter les autres à leur mariage en compensation pour leur renonciation à leur part d’héritage.

Dans le courant du XVIIIᵉ, les autorités, pour s’y retrouver, ont demandé aux curés de suivre le système du nom de famille hérité du père et d’inscrire les gens sous ce nom (c’est-à-dire souvent le nom de maison d’origine de leur père ou grand-père). Cela a été suivi plus ou moins exactement et plus ou moins tôt selon les paroisses. On rencontre souvent les deux noms côte à côte séparés par « sive » (« ou » en latin) ou « alias ».

Un exemple, dans une de “mes” familles, qui vivaient plus au sud, à Kaundorf, Catharina SCHAULS (du nom de sa maison, qu’elle avait hérité de sa mère), s’est mariée une première fois en 1712 (à 13 ans, soit dit en passant …) avec un Michel WEILER, d’où deux enfants appelés à l’âge adulte WEILER du nom de leur père et un autre, qui a hérité de la maison, appelé SCHAULS. De son deuxième mariage en 1731 avec un Antonius REWEN sont issus un enfant appelé SCHAULS, bien qu’il n’ait pas hérité de la maison, et un autre REWEN (ou REEF).

J’ai aussi le cas (plus rare et inexpliqué) ou les enfants du second mariage d’un de mes ancêtre de cette région étaient appelés du nom de leur mère à l’âge adulte.
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waxonrut
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En bonus, j’ai regardé les actes de mariage et complété la transcription et ajouté une traduction. Pour celui de 1787 : voici une transcription complète :
Anno Domini 1787 die 30ᵐᵃ aprilis præmissis ex præscripto
sanctæ Ecclesiæ more tribus denuntiationibus in Ecclesia
parochiali de Thommen clara luce in Domino conjuncti ac
copulati sunt honestus Theodorus Breitges filius legitimus
Philippi Greven p.m. et Susannæ Breitges conjugum ex Espeler Stockem
et virtuosa Maria Catharina Jousten vidua Nicolai Foines ex
Espeler præsentibus ad hunc actum specialiter requisitis testibus
Petro Foines Schmitz sive Jousten ex Maldingen et Susanna Huppertz ambobus ex Espeler,
in quorum fidem partim subscripsere? partim s.n. subsignarunt.
et une traduction
L’an du Seigneur 1787, le 30 avril, trois bans ayant été annoncés au préalable selon la coutume de la Sainte Église dans l’église paroissiale de Thommen en plein jour, ont été unis dans le Seigneur et mariés l’honorable Theodorus BREITGES, fils légitime de feu Philippus GREVEN et de Susanna BREITGES, époux de Espeler Stockem, et la vertueuse Maria Catharina JOUSTEN, veuve de Nicolaus FOINES de Espeler, en présence des témoins requis spécialement pour cela Petrus FOINES SCHMITZ sive JOUSTEN de Maldingen [paroisse d’Aldringen] et Susanna HUPPERTS tous deux d’Espeler, en foi de quoi ils ont en partie signé en partie, ne sachant le faire, marqué.
Les mariés marquent. Les témoins signent en gothique allemand « Bieter Schmitz F…bi…ch?en??? » et « Susana Huppertz ».

Donc « p.m. » (« piæ memoriæ ») signifie « feu ». Stockem est sans doute celui situé (à l’époque) dans la paroisse de Doennange : https://data.matricula-online.eu/de/LU/luxemburg/doenningen/ et/ou Asselborn : https://data.matricula-online.eu/de/LU/luxemburg/asselborn/.
Laatst gewijzigd door waxonrut op 17 maart 2021, 15:30, 1 keer totaal gewijzigd.
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waxonrut schreef: 16 januari 2021, 21:54 En bonus, j’ai regardé les actes de mariage et complété la transcription et ajouté une traduction. Pour celui de 1787 : voici une transcription complète :

Bonsoir Mgrvaxzx,

Je vous remercie pour vos deux messages, pour les explications très intéressantes que vous me communiquez et pour le bonus très apprécié.

Bien cordialement,
Richard D., Hamme-Mille, Belgique
waxonrut
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Bonjour !

Je comptais aussi compléter les transcription/traduction de l’autre acte de mariage (et il doit y en avoir un troisième qui pourrait aider à s’y retrouver, vu qu’on a une veuve en 1787), mais je n’aurai pas le temps cette semaine. Voici pour référence un lien vers cet acte sur search.arch.be : Pour s’y retrouver dans ce type de famille, la meilleure méthode est de relever systématiquement tous les actes (y compris ceux concernant des enfants de premiers mariages ou de mariages ultérieurs) et de prêter attention aux différentes façon de nommer les gens ainsi qu’aux parrains et marraines.

J’avais jeté un coup d’œil sur ces familles dans le recensement de 1766 (https://www.familysearch.org/search/catalog/1184675). On trouve la famille GRÖFFEN à Stockem (paroisse de Döningen — pas dans la partie du village qui dépend d’Asselborn, donc), à la maison 8 tout en bas : https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CSLL-MQGQ-2?cat=1184675. À noter qu’il s’agit de journaliers, ils n’avaient donc pas d’héritage digne de ce nom. On y trouve Theodor dans les garçons de moins de 16 ans.

À Espeler, la situation est moins claire : https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-C39M-8998-K?cat=1184675. La famille HAMPERTZ tout en haut pourrait être la famille HUPPERTZ mentionnée dans l’acte (si le curé a écrit HAUPERTZ, une variante de HUPERTZ et que le scribe a mal lu le nom). La famille JANS pourrait être (sur base d’une erreur similaire) la famille JOUS(TEN) … il faudra reconstituer la famille pour pouvoir se prononcer sur la question. Peut-être plus probable sont les familles JOIST en bas de la page.
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