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Le 27 août 1755 malgré 3 huissiers le recteur refuse la sépulture a un comédien, son corps finissant dans un marais

Les inscriptions des curés dans les registres sortent parfois du strict cadre prévu : cause du décès, observations sur les personnes présentes, poèmes, témoignages de fléaux météorologiques, etc. Leur étude s'avère passionnante : discutez-en via ce forum
ichably
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Bonjour a tous,

L'article illustre les mauvaises relations entre l’église et les comédiens rebels.

Brelet de la Rivallerie était recteur de la paroisse Saint Nicolas de Nantes mais aussi théologien ce qui pourrait expliquer son intransigeance.

.
recteur.png
https://www.retronews.fr/journal/le-phare-de-la-loire/28-nov-1904/1761/2939791/2

Cordialement
dbassanobarat
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Mais je vois qu'il y avait un cimetière des "religionnaires" ! En d'autres lieux les Réformés finissaient à la voirie! et ailleurs encore ,c'étaient les gézitains (cagots) qui allaient à la "plaçotte" ,à la décharge.
C'est pour cela que souvent dans les Cévennes les morts Protestants étaient enterrés sur leur terre, et que c'est encore possible actuellement pour quelques descendants de se faire inhumer dans le cimetière familial .
Quant aux Cagots sous l'ancien régime ils ont obtenu parfois un "petit cimetière" ou des "fosses" qui leur étaient "réservées contre la muraille".
Comédiens et musiciens eux, étaient excommuniés: il y a un registre dans le Cantal ou des violonistes et des jeunes filles sont en groupe excommuniés avec des interdits pour tous les autres villageois.
La vie était rude sous l'Ancien régime et la puissance obscurantiste du clergé... L'article date de 1904 au moment des lois de laïcité, et de la lutte idéologique très forte.
Merci de nous avoir fait connaître ces textes, à la fois l'article et les notes du curé.
Cordialement
Dominique
ichably
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dbassanobarat schreef: 02 oktober 2021, 21:13 Comédiens et musiciens eux, étaient excommuniés: il y a un registre dans le Cantal ou des violonistes et des jeunes filles sont en groupe excommuniés avec des interdits pour tous les autres villageois.

" Contrairement à ce qu’on pense généralement, les comédiens n’ont jamais été frappés d’excommunication. Les premiers Pères de l’Église avaient certes condamné le théâtre et les comédiens — plus précisément les histrions des Saturnales et les gladiateurs — pour leur frivolité et leurs mauvaises mœurs. Mais au début du XVIIe siècle, le rituel romain de Paul V ne comporte plus aucune condamnation de principe ; cependant, à la suite de la traduction, en 1664, du Traité contre les danses et les comédies de Saint Charles Borromée, certains évêques français, revenant aux textes anciens, insèrent dans leur rituel une clause d’exclusion plus ou moins sévère à l’encontre des comédiens."
http://www.toutmoliere.net/eglise.html

" A vrai dire, il ne s'agissait pas exactement d'excommunication. Les textes des rituels des diocèses sont, à cet égard, très clairs, faisant une distinction entre les excommuniés proprement dit et les pêcheurs publics notés d'infamie, tels que les comédiens, les prostituées, les personnes vivant en concubinage, les usuriers, les magiciens et les sorciers : ainsi, alors que l'excommunié est exclu de la communauté des fidèles (et donc, évidemment, privé des sacrements), la personne notée d'infamie n'est pas retranchée de cette communauté de fidèles mais privée seulement de certains droits et certains sacrements, en particulier de la communion eucharistique. Mais, entre cette privation de la communion eucharistique et l'excommunication proprement dite la différence était fort mince, en sorte
que, pratiquement, c'était bien comme des "excommuniés" que l'on considérait les comédiens. Et ceci plus nettement encore lorsque Louis-Antoine de Noailles, devenu archevêque de Paris en 1695, entreprit de refuser même le sacrement du mariage aux comédiens.
Ajoutons toutefois que ces mesures d'exclusion des comédiens de la part des autorités religieuses ne furent ni partout ni tout le temps rigoureusement appliquées, mais, quelle que soit le degré de rigueur avec lequel elles étaient appliquées, le principe même de cette exclusion demeurait intangible, marque d'infamie gravissime dans une telle société ; de plus cette condamnation entraînant une diminution des droits civiques, comme, par exemple, le droit de témoigner en justice. Enfin cette condamnation était douloureuse à supporter pour ceux des comédiens qui étaient sincèrement chrétiens, c'est-à-dire pour la grande majorité d'entre eux. "
https://up.univ-nantes.fr/medias/fichier/les_comediens_sous_l_ancien_regime1_1392713347325.pdf

Cordialement
dbassanobarat
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Bonjour,
Je faisais allusion à un registre BMS de Sainte-Marie dans le Cantal ,où j'avais trouvé un acte d'excommunication de musiciens, l'acte était écrit à l'envers (haut en bas et bas en haut ) dans le registre.
J'avais signalé dans le forum cet acte, et j'ai été contactée par une universitaire qui faisait des recherches sur les musiciens et avait repris la référence, mais que l'excommunication n'avait pas du tout étonnée.
C'est à partir de cet acte trouvé dans mes plongeons dans les paroisses du Cantal et en me fondant sur des souvenirs scolaires que j'avais posté mon message, mais j'y remarquais aussi la date des articles qui sortent pendant les affrontements très sérieux entre l'Eglise catholique et la République avant la proclamation des lois laïques de séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Je trouvais fort intéressant de nous avoir communiqué ces extraits de presse, où on exhumait de vieux papiers et de vieux conflits pour mieux servir dans un débat contemporain des lecteurs.

Voici mon message de l'époque:
Acte sur les archives du Cantal, paroisse de Sainte-Marie. Collection communale 5MI 633/5 p.49.
L'acte est inscrit sur le registre BMS à l'envers (seul acte ainsi disposé du registre), il s'agit de la copie d'une ordonnance de l'évêque de Saint-Flour par le curé Colrat de Sainte-Marie. Je respecte l'orthographe (sic) et (l'absence de) la ponctuation dans cette transcription.

"Coppie de l'ordonnance de Monseigneur de Saint-Flour

Veu le verbal avons mis en interdict les églises de Ste Marie et la chapelle de la fage et déclaré excommuniés le nommé la montagne violon de la parroisse de pierrefort le nommé bical du dit pierrefort le nommé pianson ménestriers guillaume bican dict frondillon du village de la Terrisse parroisse de ste marie raymon rolland de raysègues de la mesme parroisse antoine fournol du d[it] lieu de ste marie marie costrugean tounette palles et margueritte fournol filles du mesme lieu deffendons aux curés de notre diocèse de célébrer la messe en leur présence et a touts nos diocézains de les fréquenter sous peine d'excommunication conformémént aux canons de l esglise et ordonne que le pst proces verbal et notre pste ordonnance seront communiquées au procureur d offices de la terce ?[mot que je n'arrive pas à comprendre] avec prieres a mrs les juges d ycelle de tenir la main a l execution de nos ordonnances et a la derniere ordonnance de Mr l intendant de cette province et sera nostre présente ordonnance publiee dans toutes les parroisses voisines a la diligence du sieur curé de Ste Marie faict et ordonné a st flour ce 22 eme aoust 1692
Colrat curé



Des ménestriers, un violoniste, cinq , six jeunes dont trois filles de deux paroisses voisine Sainte-Marie et Pierrefort ( au Sud-Ouest de la paroisse de Saint-Flour) en plein mois d'Août sous Louis XIV à l'époque des moissons : un bal clandestin ? Une rev- partie du temps? Un sabbat de sorcières ?"

Cordialement
Dominique
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Bonsoir

cet article explique peut être vos différentes positions

" Milieu du XVIIe siècle. Typiquement française, cette excommunication est une décision d’évêque et non papale.
Certains évêques français qui, dans les listes des ‘exclus de la communion’
(concubins, usuriers, sorciers, blasphémateurs…) glissent subrepticement les comédiens."

https://www.dramaction.qc.ca/fr/ressources/histoire-du-theatre/la-france-le-monopole/excommunication-des-comediens/

Cordialement
Marie Louise
Mon blog : Mes petites histoires de Marseille et de Provence
http://provenceetmoi.canalblog.com/
ichably
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C'est, a mon avis, la même chose c'est une interdiction stricte présentée comme une "excommunication" parce que ce dernier mot a un sens extrême destiné a marquer les esprits.

Brelet de la Rivallerie, théologien, n’évoque d'ailleurs pas une "excommunication" (et s'il avait pu il ne se serait pas gêné) mais parle d'un refus catégorique de donner une sépulture.


Cordialement
dbassanobarat
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A Sainte-Marie il y a aussi "interdiction de l'église et de la chapelle du village", c'est à dire que les lieux religieux ne peuvent plus servir aux offices, que les sacrements ne peuvent plus y être donnés, comme quand le Royaume de France a été interdit, par excommunication par exemple Philippe le Bel excommunié par Boniface VIII, les Français ne pouvaient plus être ni baptisés, ni confessés, ni enterrés dans des lieux consacrés etc...
Je pense que c'était très grave,vital pour les gens du coin et pas exactement modéré !!!
Mais effectivement comme le dit l'article proposé par Marie Louise cela devait dépendre de l'interprétation de l'évêque du moment et du lieu, on ne peut rien en tirer sur la situation de tous les musiciens du Royaume, un indice d'un statut cependant bien fragile.

Mais dans un registre paroissial quand le curé écrit "excommunication" en droit canon cela veut dire "excommunication " avec ses implications . Le clergé est hiérarchisé, et il y a un droit canonique pour le moins aussi précis, dans son vocabulaire , ses jugements et ses peines que le droit civil du Royaume.
Très cordialement à tous
Dominique
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